Thursday, August 30, 2007

Virtus et Vitium

L'Ethique de la Vertu


Les anciens accordaient une importance fondamentale à l’éducation morale en vue du développement de la vertu. De Platon à Aristote, d’Epictète à Sénèque, le mot revient sans cesse dans les textes. Mais pour nous c’est un terme qui ne va plus de soi, un terme que nous trouvons niais, vieillot et démodé. Nous sommes dans la postérité de Sade avec Les infortunes de la vertu. Petite vertu de la virginité, vouée à la perte dans la consommation de la sexualité. Un étudiant a beaucoup de mal a comprendre le sens ancien du mot vertu et il lui est très difficile de faire une explication de texte sur ce thème. Signe tout à fait caractéristique, ce que l’on désignait autrefois sous l’appellations des « vertus », tel que l’honnêteté, le courage, la fidélité, la pudeur etc. est aujourd’hui interprété sous un nom différent : nous parlons nous de « valeurs ». Or être attaché à des valeurs n’a pas le même sens que de cultiver des vertus. Cela nous engage moins.



Remettre à la mode une notion aussi ancienne que la vertu dans un contexte postmoderne passe pour une étrange gageure. Cependant, le défi mérité d’être relevé. Nous reconnaissons aujourd’hui que l’éducation morale est indispensable. Il se pourrait bien que seule la vertu puisse sauver le monde du chaos. Nous aimerions donner aux générations à venir les rudiments d’une morale civique. Mais comment nous y prendre ? Faut-il revenir aux leçons des anciens ? Devons-nous redonner un sens à la vertu ? L’éthique peut-elle en donner une définition claire ? Qu’est-ce que la vertu ? Une habitude acquise de conformité aux bonnes mœurs ? Un effort persévérant vers le bien ? Un qualificatif purement relatif de ce que nous opposons à ce que nous prenons pour des vices ? Un idéal moral ?

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Dualité de la vertu et du vice et postmodernité

Dans le domaine du relatif, une chose ne peut être pensée sans son contraire ; la vertu est indissociable de son contraire le vice. Vertu/vice ne peuvent pas plus être séparés, que plaisir/douleur, (texte) bien/mal, ou bonheur/malheur etc. Dans l’attitude naturelle, une vertu est une qualité qui fait l’objet d’une louange et d’une approbation morale, et le vice est un défaut qui fait l’objet d’un blâme et d‘une réprobation morale. Il est par exemple assez curieux de remarquer que dans la représentation commune l’idée est de connaissance de soi est d’abord entendue ainsi : « c’est important de connaître ses défauts et de ne pas sous-estimer ses qualités » ! De même on entendra dans le même sens la connaissance d’autrui (voir les « bons côtés » de quelqu’un, ne pas trop s’attarder sur ses « défauts »). La signification du terme de vertu est obscure. La signification du terme de vertu est obscure. Nous ne parlons plus de vertu. Pourquoi ?(texte)

L’homme postmoderne n’emploie pas le mot « vertu » et il réserve le mot « vice » uniquement pour désigner un comportement sexuel obsessionnel. Cependant, il juge et condamne éperdument, il sait procéder à une évaluation morale dans laquelle il est « bien » de posséder certaines qualités et il « mal » d’avoir les défauts contraires. Il reconnaîtra en aparté que la qualité de retenue devant la nourriture et pensera que la gourmandise est un « vilain défaut ».

Si nous devions mettre sur papier la dualité vertu/vice sous la forme de tableau, nous pourrions par exemple figurer :

Vertu

Vice

Honnêteté

Malhonnêteté

Responsabilité

Irresponsabilité

Prudence

Témérité

Justice

Injustice

Courage

Lâcheté

Véracité

Mensonge

Bonté

Méchanceté

Pudeur

Impudeur

Droiture

Opportunisme

Grandeur

Bassesse

Humilité

Orgueil

Dignité

Indignité

Douceur

Dureté

Fidélité

Infidélité

Tolérance

Intolérance

Ecaetera…






































Veronese, Virtus et Vitium



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